Quartier St-Sauveur
(arr. La Cité)

14 et 15 octobre 2009

Code d'appel : INDAN2
Zone : 3-1-2
Véhicules : À venir

Des émanations de benzène et de toluène ont nécessité le déclenchement une intervention majeure dans le quartier St-Sauveur, depuis environ 9h30, le 14 octobre. C'est un citoyen qui est allé se plaindre à la caserne #3 (tout près) que sa famille éprouvait des malaises suite à de fortes odeurs, qui a déclenché cette opération. D'autres citoyens se sont aussi plaints des odeurs et il a fallu quelques heures pour élucider le mystère.

Une ancienne canalisation à été perforée par une excavatrice, sur le chantier de remplacement d'une section de l'aqueduc principal de Québec, à l'intersection des rues de L'Aqueduc et Boisseau. La canalisation en fonte qui fut touchée était utilisée dans les années 1910 pour acheminer le carburant vers les lampadaires à l'huile, utilisés pour l'éclairage des rues à l'époque dans ce quartier. Bien entendu, ces canalisations ne sont plus utilisées depuis de nombreuses années mais continuent toujours de sillonner, sous terre, cette partie de la ville. Certaines sections de ces canalisations contiennent toujours ce carburant toxique, une ancienne variante "d'huile minérale" qu'on nommait aussi "naphta", et qui contient divers composés organiques très volatils. Ce sont principalement du benzène, ainsi qu'un peu de toluène, qui furent identifiés dans les échantillons d'air analysés par un laboratoire mobile du gouvernement du Québec, dépêché sur les lieux en soirée.

A un certain moment de la journée, les lectures variaient entre 500 et 1000 ppm dans le secteur. A noter qu'une valeur de 0.1 ppm dans une maison nécessite une évacuation. Le produit est si toxique que plusieurs chats et rats ont été découverts morts.

Donc, tout au long de la journée et jusque durant la nuit, les différentes équipes ont procédé à la vérification et l'évacuation, si nécessaire, de plusieurs maisons sur les rues de l'Aqueduc, St-Sauveur, St-Luc, Napoléon, Boisseau et des Oblats. À 22h le 14 octobre, on rapportait environ 25 à 30 maisons évacuées pour un total de 50-60 résidents.

La collaboration d'un pompier de la raffinerie Ultramar de la ville de Lévis à été demandé sur les lieux, pour assister les pompiers, avec un lecteur de gaz de très haute précision.

En soirée, des pompiers qui effectuaient des vérifications de routine avec leurs lecteurs de gaz ont eu à effectuer du support médical à des citoyens qui avaient décidé de ne pas évacuer malgré les odeurs dans leurs appartements.

En plus des pompiers, il y a sur place des représentants de la Croix-Rouge pour prendre en charge les sinistrés, le service d'environnement de la ville de Québec, le service environnemental du Gouvernement du Québec, ainsi que la Sécurité Civile. Le MAPAQ (Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation) sera sur place le 15 octobre pour procéder a plusieurs vérifications dans les résidences pour le contrôle de la qualité des aliments.

Au moment décrire ces lignes, à 2h00 le 15 octobre, tous les intervenants sont encore sur place et y seront encore au petit matin. Une rotation du personnel fut effectuée vers 1h du matin car les pompiers qui avaient effectué le travail en soirée avaient atteint le niveau maximal d'exposition sécuritaire aux gaz; les appareils respiratoires furent requis lors de certaines opérations et visites.

Durant la journée, des cheminées de ventilation ont été placées sur le réseau d'égout. La fuite elle-même fut colmatée de façon sommaire vers 21h, à l'aide d'une membrane et de sable. Toutefois, les mesures prises dans les maisons n'avaient pas encore diminué en début de nuit, laissant croire que le déversement continuait sa migration dans le sol, permettant aux vapeurs toxiques de percoler jusque dans les maisons via les fondations et le réseau d'égout. On s'attendait toutefois à ce que le vent de la nuit et la ventilation des maisons améliorent la situation rapidement.

 

Photos : René Jobin et Bernard Bastien

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