Texte et photos:: Sylvain Fiset (coll. spéciale)
La province du Ceará est située dans le nord-est du Brésil. Elle est pour eux, la Floride de l’Amérique du sud. Pour protéger ses 8 millions d’habitants elle compte sur 1500 pompiers à temps plein, qui sont aussi policiers-militaires. Alors, il n’est pas rare de voir des pompiers armés lors d’évènements importants.
La structure hiérarchique est constituée d’officiers et de sous-officiers de plusieurs niveaux, donc complexe pour nous. Naturellement, elle est régie par l’armée brésilienne.
J’ai pu me rendre compte que les normes incendies sont beaucoup moins
rigoureuses. Par exemple, l’édifice où je logeais avait
18 étages, mais une seule cage d’escalier. Intrigué, j’ai
posé la question à un major lors d’une visite de caserne.
Il m’a répondu fièrement que leurs normes exigeaient une
cage d’escalier intérieure dans les édifices en
hauteur. Il n’avait pas compris que je voulais dire : «Vous
n’avez qu’une seule cage d’escalier d’évacuation?»
D’ailleurs, une seule issue de secours est exigée, contrairement
à deux pour nous.
Dans mes temps libres, je me suis intéressé aux projets sociaux des pompiers. Notre situation sociale est très différente de celle du Brésil. Le système scolaire ne permet pas l’instruction à tous les enfants. Il n’est pas rare de rencontrer des jeunes toxicomanes de 8 à 20 ans mendiant dans les rues. Laissés à eux-mêmes par les parents qui travaillent et la société, ils passent leurs journées à déambuler çà et là. Les trafiquants de drogue voient en eux un marché très lucratif. Ils les utilisent pour la distribution de leurs produits, à la récolte d’argent moyennant la force et à l’exécution de certaines tâches… ou plutôt, personnes.
Les pompiers ont développé une formation spéciale pour
les jeunes. «Jovens bombeiros voluntarios», ou jeunes pompiers
volontaires en français. Le but est de sortir les jeunes de la rue,
leur donner une éducation de base et leur ouvrir les portes du marché
du travail. La formation a plusieurs volets. Au tout début, ils apprennent
la base de la vie en société : le respect des autres, les
règles de politesse, les codes vestimentaires au travail. Ils apprennent
comment lever et abaisser les drapeaux du Brésil, de la province et
des pompiers du Cearà et le font à chaque matin et soir. Ils
chantent les hymnes attribués à chacun d’eux. Et surtout,
ils apprennent une base de sauvetage en mer, réanimation cardio-respiratoire,
premiers soins et combat incendie à l’aide d’extincteurs
portatifs. Les pompiers leur enseignent aussi quelques manuuvres que font
les pompiers pour leur seule connaissance. Le but est d’intéresser
les jeunes à quelque chose d’autre que la rue et faire d’eux
des aidants potentiels en cas de noyade, arrêt cardiaque, accident de
la route ou autre et début d’incendie. Ils apprennent aussi l’importance
de ne pas faire de faux appels. Au Brésil, selon ce que les pompiers
m’ont dit, les jeunes appellent souvent les services d’urgence
pour rien, comme passe-temps. Ce qui glisse le nombre de faux appels au premier
rang de tous les genres d’appels reçus à la centrale d’appels.
En deuxième lieu, les pompiers donnent des formations telles que menuiserie,
électricité, coiffure, électronique, maçonnerie…
En fait, ce qui détermine les cours disponibles dépend des connaissances
qu’ont les pompiers. Si l’un d'eux connaît un métier,
il en devient le professeur. Tout ceci, les pompiers le font bénévolement
et sans subvention du gouvernement. Ce sont les usines et d’autres partenaires
extérieurs qui les aident dans leurs projets sociaux.
Pour les personnes du troisième âge, trois fois par semaine,
dépendant du secteur de la ville, ils donnent des classes de
« workout ». Ils ont constaté que les personnes
âgées étaient laissées à elles-mêmes
par les familles. Elles n’avaient aucune occupation. Elles croupissaient
tel un prisonnier dans leur maison attendant la mort. Ils ont observé
que certaines d’entre elles avaiet recommencé à faire
des choses que leur condition physique les empêchait de faire.
J’ai eu la chance d’avoir été guidé au travers de la ville de Fortaleza par le major Onofre pour découvrir tous ces beaux projets. J’ai pris quelques photos que j’ai annexées.
Le Brésil possède une panoplie de richesses dont les pompiers
font partie. Ils sont très respectés par les citoyens.
J’espère que ces quelques lignes vous auront donné le
goût d’en savoir plus sur les pompiers du monde et sur le Brésil.
Personnellement, je pense que ce pays, malgré tout ce qu’on peut
entendre sur la violence qui s’y trouve, est un pays à découvrir.
Ses plages comptent parmi les plus belles du monde, les fêtes plus colorées
et amusantes les unes que les autres, la richesse de sa culture n’a
pas d’égal, son climat donne les meilleurs fruits du monde. Vraiment,
Le Brésil gagne à être connu.
Pour tout renseignement supplémentaire, il est possible de me rejoindre au fiset380@hotmail.com
Sylvain Fiset
Pompier caserne 9
Copyright © 2009 SPIQ.CA, Tous droits réservés.