Un pompier de Québec en visite au Brésil

Projet social Pompiers brésiliens, Ceará

20 juin 2009

Texte et photos:: Sylvain Fiset (coll. spéciale)

 

La province du Ceará est située dans le nord-est du Brésil. Elle est pour eux, la Floride de l’Amérique du sud. Pour protéger ses 8 millions d’habitants elle compte sur 1500 pompiers à temps plein, qui sont aussi policiers-militaires. Alors, il n’est pas rare de voir des pompiers armés lors d’évènements importants.


La structure hiérarchique est constituée d’officiers et de sous-officiers de plusieurs niveaux, donc complexe pour nous. Naturellement, elle est régie par l’armée brésilienne.


J’ai pu me rendre compte que les normes incendies sont beaucoup moins rigoureuses. Par exemple, l’édifice où je logeais avait 18 étages, mais une seule cage d’escalier. Intrigué, j’ai posé la question à un major lors d’une visite de caserne. Il m’a répondu fièrement que leurs normes exigeaient une cage d’escalier intérieure dans les édifices en hauteur. Il n’avait pas compris que je voulais dire : «Vous n’avez qu’une seule cage d’escalier d’évacuation?» D’ailleurs, une seule issue de secours est exigée, contrairement à deux pour nous.


Dans mes temps libres, je me suis intéressé aux projets sociaux des pompiers. Notre situation sociale est très différente de celle du Brésil. Le système scolaire ne permet pas l’instruction à tous les enfants. Il n’est pas rare de rencontrer des jeunes toxicomanes de 8 à 20 ans mendiant dans les rues. Laissés à eux-mêmes par les parents qui travaillent et la société, ils passent leurs journées à déambuler çà et là. Les trafiquants de drogue voient en eux un marché très lucratif. Ils les utilisent pour la distribution de leurs produits, à la récolte d’argent moyennant la force et à l’exécution de certaines tâches… ou plutôt, personnes.


Les pompiers ont développé une formation spéciale pour les jeunes. «Jovens bombeiros voluntarios», ou jeunes pompiers volontaires en français. Le but est de sortir les jeunes de la rue, leur donner une éducation de base et leur ouvrir les portes du marché du travail. La formation a plusieurs volets. Au tout début, ils apprennent la base de la vie en société : le respect des autres, les règles de politesse, les codes vestimentaires au travail. Ils apprennent comment lever et abaisser les drapeaux du Brésil, de la province et des pompiers du Cearà et le font à chaque matin et soir. Ils chantent les hymnes attribués à chacun d’eux. Et surtout, ils apprennent une base de sauvetage en mer, réanimation cardio-respiratoire, premiers soins et combat incendie à l’aide d’extincteurs portatifs. Les pompiers leur enseignent aussi quelques manuuvres que font les pompiers pour leur seule connaissance. Le but est d’intéresser les jeunes à quelque chose d’autre que la rue et faire d’eux des aidants potentiels en cas de noyade, arrêt cardiaque, accident de la route ou autre et début d’incendie. Ils apprennent aussi l’importance de ne pas faire de faux appels. Au Brésil, selon ce que les pompiers m’ont dit, les jeunes appellent souvent les services d’urgence pour rien, comme passe-temps. Ce qui glisse le nombre de faux appels au premier rang de tous les genres d’appels reçus à la centrale d’appels.


En deuxième lieu, les pompiers donnent des formations telles que menuiserie, électricité, coiffure, électronique, maçonnerie… En fait, ce qui détermine les cours disponibles dépend des connaissances qu’ont les pompiers. Si l’un d'eux connaît un métier, il en devient le professeur. Tout ceci, les pompiers le font bénévolement et sans subvention du gouvernement. Ce sont les usines et d’autres partenaires extérieurs qui les aident dans leurs projets sociaux.


Pour les personnes du troisième âge, trois fois par semaine, dépendant du secteur de la ville, ils donnent des classes de  « workout ». Ils ont constaté que les personnes âgées étaient laissées à elles-mêmes par les familles. Elles n’avaient aucune occupation. Elles croupissaient tel un prisonnier dans leur maison attendant la mort. Ils ont observé que certaines d’entre elles avaiet recommencé à faire des choses que leur condition physique les empêchait de faire.


J’ai eu la chance d’avoir été guidé au travers de la ville de Fortaleza par le major Onofre pour découvrir tous ces beaux projets. J’ai pris quelques photos que j’ai annexées.


Le Brésil possède une panoplie de richesses dont les pompiers font partie. Ils sont très respectés par les citoyens.


J’espère que ces quelques lignes vous auront donné le goût d’en savoir plus sur les pompiers du monde et sur le Brésil. Personnellement, je pense que ce pays, malgré tout ce qu’on peut entendre sur la violence qui s’y trouve, est un pays à découvrir. Ses plages comptent parmi les plus belles du monde, les fêtes plus colorées et amusantes les unes que les autres, la richesse de sa culture n’a pas d’égal, son climat donne les meilleurs fruits du monde. Vraiment, Le Brésil gagne à être connu.


Pour tout renseignement supplémentaire, il est possible de me rejoindre au fiset380@hotmail.com


Sylvain Fiset
Pompier caserne 9

Copyright © 2009 SPIQ.CA, Tous droits réservés.